Réveil en puissance

Zurcouf profitait encore un peu de la douceur de l'oreiller de soie sur lequel reposait sa tête. Il avait passé une agréable nuit, comme toutes les autres d'ailleurs. En fait ça faisait un bon moment qu'il n'avait pas pris la mer, profitant de sa soudaine richesse. Il se releva et contempla la délicieuse demoiselle avec qui il avait passé la nuit. Elle dormait en lui tournant le dos,  révélant d'elle qu'une sublime chevelure brune bouclé et un dos nue complètement dépourvue de grains de beauté. Le capitaine se leva du lit et s'approcha de la fenêtre. Profitant plus de l'odeur de poisson pourrie que du paysage urbain de Lusance, Zigfried peina à rester plus longtemps devant l'ouverture. Il se retourna et son visage se déconfit brutalement.

Quelques instants plus tard, il sorti de la chambre en courant cul nue et en esquivant un vase avec des fleurs avant de se réfugier plus loin dans le couloir.

"SALOPARD ! La demoiselle aux cheveux brins bouclés sorti à son tour, tout aussi cul nue, et visiblement folle furieuse, le pistolet à la main. VYENT YCYS QU'J'TE BUTE ENCULAY !

-Lieutenante ! Lança Zurcouf. Je trouve votre langage envers votre supérieure quelques peu inconvenant.

-RYEN A BATTRE ! C'est la troisième fois en deux mois que tu me fais le coup ! Son coup à elle parti se loger dans le coin du mur ou se réfugiait le zollernois.

-bon écoutez lieutenante, Amalya. Je le reconnais, quand je m'emporte je picole et quand je picole eh bien, je sais plus ou j'habite ou et je met ma ... Enfin vous comprenez ?"

Pour toutes réponses, Zurcouf eut l'impression d'un ralenti et vit une hache d'abordage lui foncer droit dessus, bien perpendiculaire à son nez. Un réflexe phénoménal stoppa net l'arme à quelques millimètre en l'attrapant par le manche. Il tourna la tête du coté du couloir et vit le visage empourpré de l'enseigne Zypolys, son officier en second et accessoirement une des rares femmes pirates à Sorabe. Elle tenait la hache.

"Je vais vous tuer !" Déclara t-elle en serrant les dents. Cependant Zurcouf avait plus de force et arracha la hache des mains de la femme avant de donner un coup dans son abdomen avec le manche. S'en suivit alors d'une bagarre assez violente et bruyante puis que le voisinage sorti dans la rue pour voir de quoi il retournait précisément. Personne ne se doutait que deux officiers de la flotte se donnaient la réplique ainsi. Un projectile éclata même une vitre et retomba dans la rue. En l'occurrence une grenade anti sous-marine. Activé.

"FIRE IN THE HOLE !" Hurla alors un des honnête citoyen de Lusance avec un fort accent étranger. Ce qui incita tout les spectateurs de l'action à se barricader, une grenade de mortier hérisson, ça ne pardonne pas. La grenade explosa en soufflant toutes les vitres. Le gros pétard laissa place à un silence pesant. Heureusement on ne dénombra aucun blessés.

Peu de temps après on entendit des bruits indiquant qu'une copulation à caractère bestiale se déroulait plus haut, de là ou émanait les bruits de bagarre, ainsi que la grenade.

Le couple malgré lui se reposait le dos sur une table renversé, elle se couvrant de la nappe, lui s'allumant un cigare. Ils avaient moult blessures et saignement, ainsi qu'un œil au beurre noire chacun.

"Faut qu'on arrête de se voir comme ça, après les voisins jasent. Avoua Zurcouf entre deux bouffé d'air du cigare.

-Je vous déteste capitaine. Vous avez saccagé mon appartement, vous m'avez déboité le bras...

-Ça je peux y remédier.

Sans attendre l'avis de sa subalterne, il lui prit le bras et le lui remit en place. Non sans la faire hurler.

-Tiens, quand je vous ait remis le bras vous avez fait la même tête que quand je vous ais penAAIE !

-Et en plus vous faites mal.

-Au boins votre bras est obérationnel, vue le coup que vous m'avez mis. 'Ai mal."

On frappa à la porte.

"J'y vais. Objecta le capitaine. Il "emprunta" la nappe et s'en enveloppa laissant l'yssoise nue comme un ver, encore. Et allez vous habiller."

Le judas était cassé, Zurcouf ouvrit la porte, deux autres de ses officiers étaient devant, l'un avec une grosse moustache épaisse et une unique tignasse planté au centre de sa tête, l'autre rasé et baraqué comme un hoplite persien.

"Zarlinov, Agoràkritos ? Vous faites quoi là ?

-Eh bien, on nous a signaler une bagarre au domicile de l'enseigne, on a tout de suite penser à vous. Avança le cosaque.

-Je sais, j'étais au première loge.

-Chef, rajouta le persien. Ça fait six mois que nous n'avons pas repris la mer, il serait peut-être temps d'y remédier non ?

-Nos hommes sont à la rue, ils ont tout dépensé en armes, en rhôm et en femmes, la piraterie est leur seul gagne-pain Hetman.

-Arrêtez de m'appeler Hetman Zarlinov ça me tape sur les nerfs. C'est juste que...

C'est à cette instant que l'enseigne réapparut, en uniforme, finissant de serrer sa ceinture.

-Eh bien capitaine, nous avons des navires à piller me semble t-il.

Elle passa sans faire attention aux deux sous-officiers se mettant au garde-à-vous, ce qui ne manqua pas de faire hausser un sourcil à Zurcouf. Les deux hommes regardèrent leur chef en espérant qu'il fasse quelque chose. Celui-ci se contenta de se pincer l'arrête du nez en fermant les yeux.

-Bon, on se retrouve tous sur le pont."

Refermant la porte et retournant à la chambre se rhabiller, Zurcouf ressenti alors la gueule de bois pointer le bout de son nez. La mer lui ferait sans doute le plus grand bien. Avant de partir à son tour dans on uniforme, il remarqua quelque chose. Elle n'avait pas pris de sous-vêtements, était-elle pressé d'en finir avec cette matinée ? En tout cas cela n'empêcha pas le capitaine de porter l'une des culottes à son nez juste pour profiter des effluves féminines.

"Ah, les yssoises."