Projet d'expédition.

- Entrez capitaine, entrez ! Qu'on ne dise pas que je fasse attendre l'un de mes meilleurs capitaines !

Les deux hommes se vautrèrent dans les appartements privés du Prince-Amiral et débouchèrent une bouteille de whizky zollernois.

- Allons capitaine, dites-moi quel bon vent vous amène ?

Un majordome sembla s'offusquer de la bonhommie du Prince-Amiral. Au moins, ne recevez t-il plus ses marins à l'auberge du chat qui pète, songea le vieil homme.

- Ô grand capitaine, j'ai conçu pour la gloire de notre ile un grand projet d'expédition.
Selon nos espions en Cözland, le pays est en proie à une anarchie complète. Le gouvernement central n'existe plus, et ce sont des bandes qui contrôlent des petites parcelles du territoire. Les riches cités portuaires sont complètement sans défense, et je crois de notre devoir, de délester ces riches bourgeois des biens qui les encombrent, sans parler de leurs filles et de leurs épouses pour nos valeureux marins solitaires !

- Grands Dieux, en voilà une riche idée ! Et dire que mes aïeuls ont perdu des dizaines de navires en affrontant les batteries de Verdöz ! Elles n'ont plus de servants, que vous dites ! Allons casser cette canaille de cozlandais ! Faites apprêter sur le champ nos destroyers et faites y embarquer les hommes de Fort-Souabe, et toi l'ancêtre, sors mon costume d'Amiral. Je commanderais moi-même notre flotte en bon corsaire de Sorabe !

Frédéric Ier était satisfait de ce capitaine. Docile et soumis à son autorité, il comptait sur lui pour asseoir son pouvoir.

- Camarade, nous partirons pour le Cözland avant la fin de l'année. Je vous promets que toute la flotte cinglera bientot vers cette ile de malheur. En attendant, je te nomme capitaine du Dahut-Flamboyant. Je te suggère de mettre le cap sur les Mers du Sud. Le Skotinos est la proie idéale, ces bas-grecs sont devenus bien trop débiles pour ne pas mériter que l'on ne les honore pas de notre visite hinhin ! Va ! Et fais attention à ne pas rayer la bateau en le sortant !