Visite princière à "Port-Frédéric"

Le Prince-Amiral et l'ambassadrice Sella avait quitté la Poldévie pour prendre la direction de la Nouvelle-Sorabe.

Pearl, n'avait aucune idée s'il serait accueilli par le gouverneur du lieu, le Capitaine Henry Bellamy de Vérance, mais peu lui importait, les Grands Capitaines et autres gouverneurs pirates conservaient une totale liberté d'activité.

Le nouvel Empereur des Quinze Mers voulait voir où en étaient les travaux de l'unique station du territoire : Port-Frédéric.

La route était encore longue, mais le givre commençait à recouvrir le bastingage et le pont.

Prince-Amiral,

Puis-je me réfugier dans votre cabine ? Je commence à vraiment avoir froid.

Sella effleura sensuellement la main du Capitaine William Z. Pearl en quittant le pont.

Plus le "Souverain volant" se rapprochait du pôle Sud, plus le thermomètre baissait... Et paradoxalement, la température augmentait dans les quartiers du capitaine. Le Roi des Pirates passait en effet la fin de son voyage vers la Nouvelle-Sorabe nimbé dans des draps de soie avec l'ambassadrice Sella. La jeune et poitrineuse lédonne était vraiment en passe de devenir impératrice à l'image de la fameuse Torpen... Et peut-être la mère d'une nouvelle dynastie qui régnerait au moins mille ans sur les Quinze Mers !

Après des ébats dont la dépense calorique équivalait à un abordage par gros temps, le couple pirate fut rappeler à la réalité par des coups frappés à la porte par le Second, Jorgensen.

- Capitaine ! Nous arrivons en vue de Port-Frédéric !

- Parfait ! Nous arrivons !

Pearl et Sella entrèrent quelques minutes plus tard sur la passerelle et purent contempler la beauté des côtes du continent micraustral...  



Le Capitaine ordonna qu'on prépare l'hélicoptère pour qu'il se rende à Port-Frédéric avec Sella, Jorgensen et quelques hommes. Puis il pris un air inspiré et déclama :

- Ma chère, je prends à témoin tout le personnel de la passerelle : Je déclare que la baie au coeur de la laquelle le capitaine Bellamy fonda la première station de la Nouvelle-Sorabe, baie où nous mouillons actuellement, se nomme désormais "Baie Sella" ! Aussi, chère madame, acceptez-vous de m'épouser ?

Sella était émerveillée par le spectacle de cette baie et avait déjà entamé beaucoup plus qu'une relation diplomatique avec le "Prince-Amiral". Elle n'avait pas outrepassé ses fonctions, loin de là. Bien-sur elle devra renoncer à sa charge d'ambassadrice, mais sera remplacée par une autre, officieusement sous ses ordres.

Mon Empereur,

Vous êtes le plus grand marin des Quinze Mers, son souverain. Comment pourrai-je vous refuser ma main ? Ce serait une folie, vous avez été aussi courtois avec moi. Vous n’usurpez pas votre titre d'Empereur et vos hommes ont bien de la chance de vous suivre.
Je serai la plus heureuse des femmes en devenant votre épouse.

Le Prince-Amiral se réjouit de la réponse positive de l'ambassadrice qui ne le serait bientôt plus, et l'embrassa.

- Ma chère, nous nous unirons au cours de ce voyage, en mer, car en dehors de l'île de Sorabe et de nos autres dépendances terrestres, nous sommes chez nous partout en mer !

Le couple et quelques autres officiers et gardes furent conduit en hélicoptère à Port-Frédéric. Un administrateur nommé par le gouverneur Bellamy et agissant en parfait potentat les accueilli. On montra au souverain à quelle point la station était maintenant une petite ville. Quelques scientifiques et étudiants du Centre Universitaire Sorabe était présent, mais la principale activité de la base polaire était la prospection. Des marins reconvertit, des ingénieurs et des techniciens logeaient à Port-Frédéric le soir et partaient toute la journée à la recherche de gaz ou de d'autres ressources. On pressentait la découverte d'un gisement pétrolier plus au sud... De quoi assurer l'indépendance énergétique de la flotte pirate sorabe ! On réfléchissait déjà à la construction d'une gigantesque raffinerie sur la côte de Nouvelle-Sorabe...

Le Roi des Pirates félicita tous les acteurs de ce dynamisme polaire avant de rejoindre son porte-avion pour la nuit, beaucoup plus confortable que les bungalows de Port-Frédéric. Dès le lendemain matin, le "Souverain volant" et son escorte appareillerait en direction du lieu secret de la cérémonie nuptiale.